Les étoiles nous font voyager et croire que tout est possible. N’avez-vous jamais cherché une constellation dans le ciel ?
Quand je commence cette toile, je suis en 2020, c’est le printemps, la température extérieure est de 24°C, l’herbe de mon jardin est verte.
J’installe mon chevalet sur une table à l’ombre, je sors mon châssis, mes peintures, mes pinceaux. Je m'assieds et j’écoute les oiseaux qui discutent entre eux. Je suis inspirée, j’ai envie de parler d’un sujet précis dans cette toile que je m'apprête à réaliser.
Le début est prometteur, ne trouvez-vous pas...
Repensez maintenant à ce que vous faisiez en Avril 2020?
Vous voyez ce que je veux dire…
Le Covid est là, vous êtes chez vous, enfermé.e.
C’est le confinement.
Une chape de plomb nous écrase.
Certain.es souffrent le martyr de cette situation.
L’enferment fait vivre à certain.es des moments de grandes souffrances.
C’est à certaines femmes en particulier que je pense, quand je donne mes premiers coups de pinceaux.
J’élabore un fond plutôt rosé au centre. Je fond les dégradés et les abandonnent très rapidement car je suis appelée par les extrémités du tableau.
J’ai très envie de suggérer un ou deux corps de femmes.
Alors me voilà partie, j’ébauche les courbes de leur corps en vert et commence à y incorporer du rouge, du jaune et du bleu.
Elles se font face et se ressemblent.
Elles me plaisent.
Je reviens alors dans le centre et cherche à faire passer mon message.
Quelque chose doit sortir mais je n’arrive pas à le mettre en forme.
Je vais poser des couleurs, laisser sécher. Y revenir. Mais il n’y a rien a faire, je n’y arrive pas. Ce que j’ai à sortir ne vient pas.
Je décide donc après plusieurs tentatives de poser cette toile et d’y revenir plus tard.
La vie a suivi son cours et un an s’est écoulé.
Mai 2021, je range et j’emballe certaines toiles dans mon atelier et je retombe par hasard sur cette toile que j’ai commencé l’année dernière.
Je la reprend dans mes mains, la regarde, me pose et ça y est je sais ce qui n’allait pas.
J'arrête ce que j’étais en train de faire.
C’est plus fort que moi je dois la terminer maintenant.
J’installe mon plan de travail et je commence à reprendre le centre de la toile.
C’est cette partie qui ne va pas je le sais, je le vois…
Je veux que ces deux femmes délimitent l’espace, leur espace.
Je veux qu’elles se sentent fortes et puissantes.
Je commence à créer les planètes et faire apparaître les étoiles de leur vie.
Je suis toujours dans ma période géométrique et cette fois-ci les courbes se transforment en cercles et en points.
J’ai modélisé la constellation dans ma tête.
Elles sont mes étoiles.
Cette toile “Constellation Femme” est un hommage à toutes celles qui souffrent en silence et qui ne voient jamais les étoiles briller.
Il me faudra beaucoup d’heures de travail pour mettre en relief les planètes et y incorporer des points scintillants.
Je la termine et la signe en rêvant à leur bonheur inaccessible, pour l’instant, mais possible finalement.
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